vendredi 14 mars 2008

Mélancolie des jours passés

Le temps fait grise mine ces jours-ci à Cork et la pluie va bon train. L'expérience de ces changements climatiques constants nous rappelle combien l'Irlande est de natures aussi authentique qu'atypique. Le trouble des saisons fait horreur dans certains esprits, quant à moi cela ne me dérange pour rien au monde. L'Irlande est loin de ressembler à ces îles comme Haiti ou la Martinique. Elle est l'exemple même d'un pays où il faut "s'y faire" comme on dit, que ce soit pour le coût du quotidien ou d'une santé en sursis, ce n'est pour moi que l'expérience d'une vie. L'Irlande m'a peut être apporté plus que je n'espérais, de nouvelles valeurs, une tendance au nomadisme poussif, une timidité amoindrie, une curiosité insoupçonnée, des rencontres surprenantes, de nouvelles amitiés, le goût de l'aventure, un esprit renouvelé, un point de vue différent sur la France dans tous les domaines que ce soit politique, culturel ou langagier, des plaisirs partagés.

Ici, les heures s'effilent comme des minutes et on ne prend plus le temps d'apprécier les choses, de se laisser délecter du plaisir que nous offre cette expérience. On essaie de profiter de chaque instant, de chaque bon moment passé en compagnie des gens d'ici et d'ailleurs, ceux que l'on reverra à coup sûr, ceux que l'on ne reverra hélas peut-être jamais. L'expérience Erasmus a fondé en moi ce désir d'en avoir toujours plus, plus de voyages, plus de rencontres, plus de liberté sans m'inquiéter d'un quelconque retour à la réalité. Et c'est ce retour qui nous effraie, qui nous angoisse, ce sentiment d'inquiétude à la vue du retour au pays qui ne sera manifestement pas une partie de plaisir. Etre à l'étranger, c'est se trouver comme enfermé dans une bulle, dans un cocon, dont l'on aura du mal à s'en sortir, à en couper le cordon. Mais cette expérience en appelle une autre, celle de la fin des études et d'une indépendance retrouvée, celle du travail et de l'âge adulte annoncé, celle des responsabilités et de la vie en société. Cette année Erasmus, même si elle est loin d'être finie, n'a révélé en moi que de bonnes choses, et quelques vérités. Ce message ne constitue pas un au revoir, loin de là, mais simplement un constat, que le temps est passé vite, trop vite et qu'il est toujours temps pour nous d'en profiter. Le week-end de la St Patrick approche à pas de géants, l'occasion pour nous de goûter à l'ambiance de la plus grande fête nationale du pays, riche de ses couleurs et de ses parfums enivrés. Tous ces moments-là resteront à jamais gravés, ne voyons que le côté positif des choses et essayons de ne pas penser à ce retour péremptoire qui doit arriver.


3 commentaires:

Matt a dit…

Tes photos et tes mots trouvent un équilibre propice à la réflexion. Loin de ton expérience, avec ce blog, je peux percevoir, capter un peu de ton ressenti. A bientot

p.s: je n'arrive pas a poster deux photos dans un seul message..I need your Help!

Anonyme a dit…

pas grand chose à dire mais j'ai envie de parler même pour rien dire.. c'est très beau..comme toujours..
bisous
ellimac.

Anonyme a dit…

J'ai toujours su que tu avais la tête sur les épaules et un talent d'écrivain. Avec cet article, tu nous le prouves à tous. Je sais maintenant exactement ce que tu ressens. Je veux que tu saches que tous tes amis et ta famille seront là à ton retour pour te soutenir lors de moments difficiles (si tu en as). Voila, ce petit commentaire pour te dire en gros que je suis content que ce séjour erasmus soit pour toi une expérience riche.

Gros bisous. Guillaume