mardi 19 février 2008

Voyage en Ecosse : Glasgow

Arrivée de nuit au cœur de Glasgow, il est huit heures pétantes au moment d'arriver sur les quais de Central Station. Non, ceci n'est pas le début d'un roman de gare mais simplement le début de mon récit écossais. Central Station a l'allure d'un décor de cinéma dans lequel on peut bien imaginer une histoire meurtrière s'y dérouler.
La venue de ce récit fut assez longue comme à son habitude mais je ne vous fait pas plus patienter que cela, entrons sans plus attendre au cœur du sujet. Sortis du train avec mes joyeux compagnons de route, nous nous sommes donc dirigés vers la sortie de Central Station, marquant au passage un point itinéraire pour s'orienter de la meilleure des manières vers l'auberge de jeunesse. Nous décidons alors de prendre le métro pour en arriver au plus près. Une fois passée l'épreuve du métro, dans la nuit écossaise, nous demandons à des passants de nous indiquer le chemin de l'auberge qui se trouve quelques centaines de mètre plus loin. Nous débarquons alors à onze dans cette petite auberge gardée par une soixantenaire, très sympathique qui nous accueille avec un sourire discret.

Après découverte des lieux, nous prenons le chemin du centre-ville, et en particulier celui du MacDo, budget bouffe limité, nous découvrons du même coup la ville éclairée de nuit. Pas grand monde dans les rues, il est jeudi soir, seulement quelques jeunes sortant de boite ou de pubs.
Après un petit break lunch, nous parcourons les petites ruelles de Glasgow et demandons conseil auprès de jeunes écossais concernant un pub sympa à côtoyer. L'accent écossais est rude à comprendre, avec une mauvaise manie à rouler les "r", l'incompréhension au sein du groupe est générale mais avec l'esprit d'équipe nous trouvons un premier pub "branché", où la population jeune laisse plutôt à désirer. Les consommations étant moins cher qu'en Irlande, chacun se fait plaisir à sa sauce. Passée une petite demi-heure, on décide de quitter l'endroit vers une boîte de nuit plutôt branchée "rock" cette fois-ci. Et c'est après quelques danses endiablées et quelques parties de billard bien chargées que nous décidons de clore notre première nuit écossaise.

Après un retour sur les coups de trois heures passées, le réveil ne fut pas très matinal, mais assez tout de même pour effectuer un saut du lit autour de neuf heures, puis partir à la découverte de Glasgow vers dix heures. La ligne de métro nous facilitant le déplacement, nous commençons notre visite de la ville par la Necropolis, ou la bien nommée "ville des morts", l'attraction morbide de la ville. Véritable cimetière, il regorge de tombes plus grandes les unes que les autres, alignées de façon rectiligne. Du haut de la colline, on peut apercevoir la zone industrielle et ouvrière de Glasgow qui nous rappelle qu'elle était en son temps un modèle de cité industrielle, ainsi que son homologue Edimbourg.

Après cette sinistre promenade dans les allées du cimetière, nous allons faire un petit tour du côté de la cathédrale de Glasgow qui se trouve à quelques pas de la Nécropolis. Imposante par sa taille et surprenante par son architecture gothique, l'intérieur de l'édifice est tout simplement sublime. Visite faite de la crypte et de la nef, nous parcourons quelques centaines de mètres à pied pour arriver au parc de Glasgow Green, espace vert qui longe la River Clyde. On y trouve le surprenant People's palace et ses jardins d'hiver abritant une petite cafétaria, qui doit procurer de bons moments de plaisirs caféinés à la lumière du soleil. Le bâtiment couvre un musée sympathique, qui regroupe des objets d'art atypiques permettant de retracer l'histoire à la fois culturelle, économique et politique du pays du 18ème siècle à nos jours.

Se trouve en face du people's palace la fontaine Doulton, qui est un exemple singulier d'architecture, puisque c'est tout simplement la plus grande fontaine édifiée en terre cuite dans le monde. Elle représente l'emblème de l'empire Britannique et de ses colonies avec en son sommet une représentation de la reine Victoria.

L'heure du déjeuner approche et les estomacs s'impatient. Nous retournons alors du côté du centre-ville histoire de nous remplir un peu le ventre. Sur le chemin, nous nous arrêtons devant une église puisque s'y déroule une cérémonie importante nous permettant d'apprécier la tenue typique écossaise, sous toutes ses couleurs, avec des hommes en kilts. Un petit concert de cornemuse, pour l'occasion, s'y déroule à l'entrée. Le musicien écossais arbore les traits d'un certain âge. Après une demande collective du groupe de nous jouer un morceau français, il se décide à nous jouer un petit air breton. L'anecdote est assez drôle pour être relevée et ce petit moment d'intimité musicale nous restera en tête jusqu'au dîner.
En parlant de ça, le groupe est séparé en trois : divergence de goût ou de budget. Mais la bonne opération viendra de notre côté avec un repas illimité chez Pizza Hut qui pour une certaine somme vous offre un plateau repas à volonté avec un choix de garnitures plus que valable. Le break lunch effectué, direction Kelvingrove park et le musée d'art moderne. Nous décidons d'abord sur les conseils d'une étudiante française de passer par la gigantesque université de Glasgow, beaucoup plus impressionnante et attrayante que nos petites universités françaises. Elle arbore des fondations démesurées et représente la plus importante des universités écossaises, surtout grâce à la réputation de ses centres d'enseignement et de recherche.

Nous terminons donc notre journée, déjà bien chargée, à la Kelvingrove Art Gallery and Museum, qui comporte une importante collection d'objets d'art et d'histoire, allant d'œuvres de Claude Monet ou de Salvador Dalì, en passant par des œuvres de Mackintosh ou de l'ancienne Égypte, à des oeuvres ou objets retraçant l'histoire ou la géographie du pays. Bref, un musée qui vaut bien plus qu'un simple détour, et sans aucun doute à recommander à tous les amateurs rien que pour sa beauté. Après cette visite furtive, le temps de la clôture nous poussant à la sortie, il est temps de partir vers d'autres horizons, et en particulier celui d'Edimbourg.

samedi 16 février 2008

Curraheen Park

Comme dans tous les pays, on aime les jeux à gratter, les prix à gagner, les grosses cagnottes du loto. Ici en Irlande, on a une tradition qui se perpétue depuis des années, the dogs race, ou la course de lévriers si vous préférez. Ces courses sont suivies par beaucoup de bookmakers et attisent le regard large d'un pan de la population irlandaise. Il nous fut donc fort intéressant de nous y rendre et de voir à quoi cet intérêt prononcé était dû. N'ayant plus de place dans le bus numéro 8 menant au stadium, nous décidons de prendre un taxi à huit... Au final, cela nous revient pratiquement au même prix que le taxi. Arrivé sur place, il faut débourser 5 euros ( tarif étudiant ) pour avoir accès au stade. On voit déjà certains se précipitaient vers les caisses de pari. Les images de la première course passent en boucle sur tous les écrans. Il est impressionnant de voir les lévriers courir aussi vite. Ils peuvent tout de même pointer à 70 km/h, ce qui n'est pas négligeable. Nous attendons donc la seconde course. L'événement s'organise de cette façon : on a dix courses successives avec à chaque manche six concurrents lévriers différents ( portant des noms aussi atypiques les uns que les autres de aislings cyclone à cottage emperor ). Entre chaque course, on a quinze minutes d'intervalle. On peut au minimum parier 2 euros, la plupart des étudiants choisissent de parier ces deux euros sur le gagnant de la course. Parfois cela peut rapporter gros puisque une étudiant a remporté 21 euros rien qu'en pariant quatre euros. Vous pouvez imaginer les sommes que cela peut rapporter à plus grande échelle. Une course peut faire remporter jusqu'à 700 euros en fonction du mode de pari que vous avez choisi. Dans l'attente de la course, on peut lire un peu de stress sur les visages et une tension qui s'installe aux abords du stade. Il est intéressant d'observer les différentes réactions et les différents comportements à la fois durant et après la course. La durée de chaque course ne va pas au-délà de 3 minutes. Le délai est très court puisque les chiens n'effectuent qu'un tour ( allant de 250 à 600 mètres en fonction de la race des lévriers ) et ce à une vitesse surprenante. Le départ des starting-blocks est donné par le signal et le passage du lapin à la ligne de départ. Durant la course, chacun y va de sa voix pour encourager son favori, la tension est à son comble dans la dernière ligne droite et à l'arrivée, satisfaction pour les uns, déception pour les autres, mais un bon moment à passer en compagnie de fervents irlandais adeptes de la chose.


lundi 11 février 2008

Quelques photos d'Ecosse


Voici quelque photos de ma balade sur les terres écossaises avant de vous conter le reste de mes aventures ! Un petit avant-goût des multiples cadeaux visuels que peut offrir ce pays riche de sa culture et de son histoire.

dimanche 3 février 2008

Irish Storytellings


Cette semaine, j'ai eu la bonne idée d'aller à la découverte d'une soirée qui allait m'ouvrir les yeux et d'ouvrir des portes jusque là closes sur la culture irlandaise et la tradition orale qui sévit encore aujourd'hui dans le pays au nom de la sauvegarde d'une histoire et de traditions qui tendent à se perdre au fil des années. C'est donc avec écoute et émotion que j'ai assisté à une soirée de contes et légendes irlandaises au Spailpin Fànac, pub traditionnel situé en face de la Beamish Brewery. Pour une occasion quelconque, la soirée qui habituellement est payante, fut ce soir là ouverte et gratuite à tout le monde, autant dire que la chance était de mon côté ce jour là. Les présentations ayant été faites entre l'animateur et coordinateur de la soirée ( si je puis dire ), se sont succédés après lui des irlandais à l'âge déjà bien avancé sur la petite scène du pub. Face au public entremélé de personnes de toute génération, les irlandais nous ont offert un vrai récital de contes et d'histoires irlandaises, tout cela avec un savant mélange d'humour, de musique, de chants a capella ou encore de langue gaélique. Même si la compréhension orale ne nous a pas été favorable durant toute la soirée, on a pu apprécier l'ambiance et l'atmospère qui régnaient au sein de ce petit groupe d'irlandais bien trempés qui n'ont que l'amour de leur pays à offrir et à conter aux jeunes personnes venues dans l'assistance. Et c'est véritablement cet amour ancestral d'un pays qui souffre de son histoire et de sa langue qui transparait au fil des textes et des chansons desservis. Prochaine soirée dans un mois, et déjà une certitude, elle ne sera pas infréquentée.


Kinsale le 27 janvier


Fatigué de la soirée de la veille, il nous fut difficile à Sarah et moi de se lever ce dimanche matin sur les coups de 8h30 ! Beaucoup en ce monde n'aurait pas parier une seule pièce à ce que je puisse avoir le courage de me lever, mais c'est bien mal me connaître. Il est évident que je dois cette poussée soudaine d'envie et de volonté à ma chère amie Sarah qui m'a décidé à profiter comme il se doit de cette journée ensoleillée. Il est vrai que depuis le début de l'année, les week-ends n'ont pas été tendre du côté de la météo mais cette fois-ci, ce n'était pas le même refrain. Changement de couplet et nous voilà plongés dans le froid matinal dans les rues de Cork à contempler les ombres et lumières flottantes sur la ville et sa rivière.


La promenade terminée, nous voici parti à la découverte de Kinsale et de son Charles Fort jusque là totalement méconnu de ma personne. Arrivés, sur place, nous prenons de suite la direction du fort afin de ne pas perdre un seul instant de cette belle journée. Nous prenons le chemin de la colline qui nous emmène sur les hauteurs de Kinsale et nous offre un panorama magnifique de la baie et du port.


Au loin, on peut apercevoir la silhouette du fort qui s'extirpe de la baie. La promenade est agréable sous le soleil montant, on en vient à avoir chaud en plein mois de Janvier, assez dépaysant. Personne sur les routes, on fait face au silence de la nature et aux vagues ondulantes de la mer. Arrivée à bon fort, on prend nos tickets engageant du même coup une courte conversation avec le gardien du fort qui nous fait une brève leçon d'histoire, rapprochant du même coup la ville de St-Malo et le Charles Fort. Car il faut savoir en effet de Charles Fort a été construit sous l'égide du commissaire des fortifications de Louis XIV et spécialiste de la guerre du siège, Sébastien de Vauban, qui a conçu également les remparts de St-Malo et de Lille. Après une brève visite du msée retraçant le cheminenent de la construction du fort et une petite histoire de la ville, nous partons à la visite du fort lui-même laissé aux soins de la faune et la flore.


Le fort est devenu le berceau de groupes d'oiseaux, l'homme ayant laissé à l'abandon cette forteresse militaire, rendue à l'état de ville fantôme. Personnellement, je n'aimerais pas y mettre les pieds un soir de pleine lune. Avec Sarah, nous arborons les contours du fort avant de s'encastrer dans la partie centrale. La visite et la vue du fort valent leurs pesants d'or, surtout lorsqu'on s'y promène en plein soleil. Les bateaux de pêche et l'école de voile sont de sortie ce jour là, ce qui nous permet d'apprécier le mariage de la baie ensoleillée avec l'ombre des coques et voiles des bateaux voguant vers la mer. Ce qui est intéressant d'observer, c'est le petit phare construit au milieu du fort, à l'architecture moderne mais qui respecte je dirais la physoniomie de la forteresse.


En repartant, nous jetons un coup d'oeil au plan du fort dessiné en mosaiques à l'entrée qui nous explique la répartition des différents quartiers. D'un pas enjoué, nous reprenons la direction de Kinsale mais cette fois-ci en prenant la voie du chemin en bord de mer. A ce moment là, nous faisons route commune avec quelques passants irlandais qui je croie comme nous ont beaucoup apprécié cette petite ballade.


Arrivés à Kinsale, petite visite du centre, mignon à souhait, laissant entrevoir quelques petites maisons colorés, bien typées irlandais. Faisant figure de port de plaisance bien huppé, la ville de Kinsale délivre deux visages de l'Irlande, d'un côté rurale et typique, de l'autre riche et touristique à souhait. Mais bon ce n'est pas sans nous déplaire...