Comeragh Mountains

Si on m'avait dit que j'allais faire de la randonnée à plus de 300 mètres de haut en Irlande, vu mon vertige, je n'y aurais pas cru. Pour parler de cette première grande journée de randonnée avec le Mountaineering club de l'université, je ne saurais par où commencer tellement cette expérience fut à la fois fortifiante et dépaysante. Tout d'abord, pour situer ce magnifique petit massif montagneux, il faut se rendre au Nord de Cork, direction Carrick-on-Suir. Petite halte pipi pour les dames dans le petit port de Youghal, dont vous pouvez appréciez les plages désertes et le bar Moby Dick, qui servit de lieu de tournage pour le film de John Huston, d'ailleurs, une plaque de rue a été posée en son souvenir.

Après cette petite halte au port, bien sympathique et rafraichissante, nous voilà donc parti pour ces fameuses petites montagnes. Sur la route, on peut appréciez les verts paturages et les petites maisonnées avant d'arriver au pied des Comeragh Mountains. L'ambiance à l'arrivée est enjouée, les gens sont motivées, on commence à discuter avec nos nouveaux compagnons de route, on fait connaissance avant d'affronter les pentes arides et escarpées des massifs. Il fait assez bon, la température au matin ne dépasse pas les dix degrés. On se sent léger avant de commencer l'ascension. Les étudiants sont divisés en trois groupes : fort, intermédiaire, débutants. Me concernant, j'étais dans le groupe des débutants, car mieux vaut être prudent pour les débuts.
Et nous voici parti pour une journée riche en surprises. Après quelques centaines de mètres et un petit passage en forêt, nous voilà plongé au coeur des montagnes avec des paysages divers et variés qui font de cet endroit un exemple de l'Irlande changeante aux visages multiples. On se sent complètement ailleurs, loin de tout, aucune présence humaine mis à part les randonneurs. On y découvre des lacs, des ruisseaux, des roches escarpées, des prairies démesurées aux couleurs changeantes, où les moutons peuvent demeurer en toute tranquilité. Ce que vous pouvez remarquer, c'est que chaque mouton porte une marque de couleur différente pour signifier l'appartenance à tel ou tel fermier, car il est vrai qu'ici, il nous est difficile de savoir d'où ils viennent tellement ils sont diviser et séparés dans la nature. Ce qui est incroyable, c'est qu'ils n'ont pas peur du vide et on en trouve à tous les coins de la montagne de bas en haut.
L'ascension vers le haut se fait difficilement pour certains, assez facilement pour d'autres, le groupe est assez disparate mais tout le monde arrive à ses fins. Tout le monde fait preuve de volonté et d'abnégation pour arriver en haut du massif et ainsi apprécier les contours du site. Chacun y met du sien pour prendre des photos, telle une flopée de touristes sortis tout droit du Japon contemplant la Tour Eiffel, mais je vous rassure j'en fait parti aussi.
Petit break déjeuner en haut du massif. On ne voit pas grand chose vu l'épaisseur et l'étendue du brouillard mais les quelques brèches au travers de la brume nous permette de contempler de haut toute la vallée. Après avoir passé trois collines, des plaines et prairies humides et brumeuses, sauté au-dessus de quelques ruisseaux, tombé dans les fougères glissantes et mouillées, nous voilà redescendu sur terre. De la route menant vers le bus, on peut apprécier les limites de notre parcours. La journée se termine, on apprécie les coussins du bus, tout le monde s'endort, on fait une dernière halte au pub Moby Dick à Youghal, on discute, on se remémore les bons moments de la journée autour d'un café. Retour vers Cork, il est 7 heures, on a sorti le carnet de chansons dans le bus, on rigole, les irlandais entonnent des chants traditionnels, les français y mettent du leur aussi. Arrivée au port de Cork, on descend, chacun se quitte sur une note positive, on échange nos mails, nos téléphones et on rentre se coucher car vient le temps du réconfort après les efforts...